Murphy est un con

Je ne parle pas de l’acteur, mais de la loi. Pour ceux qui ne le savent pas, voici ce qu’est la loi de Murphy: La loi de Murphy est un adage qui s’énonce de cette manière : « Si une chose peut mal tourner, elle va infailliblement mal tourner. » Selon une autre version du même adage, s’il existe au moins deux façons de faire quelque chose et qu’au moins l’une de ces façons peut entraîner une catastrophe, il se trouvera forcément quelqu’un quelque part pour emprunter cette voie. On peut interpréter cette loi de deux manières : l’une, humoristique, est de prendre cette loi à la lettre, et de l’ériger en principe de pessimisme. Vue sous cet angle, la loi de Murphy est le constat, élevé au rang de principe fondamental de l’univers, que « le pire est toujours certain ». Familièrement, cette loi est aussi appelée « loi de l’emmerdement maximum ». L’autre façon de la voir n’est pas aussi intéressante que celle là.

Bref, en gros, une chose déraille dans votre vie, et toutes celles qui sont bancales autour, finissent par se casser la gueule. c’est que je vis, depuis 2 mois. Ce n’est ni divertissant, ni particulièrement drôle, c’est une part de fatalité, que je me dois de diriger. Je sais que tout rentrera dans l’ordre à un moment où à un autre, mais bon dieu! Pourquoi j’ai l’impression que tous les deux ans, je suis obligée de reconstruire toute ma vie? Non, j’aimerais savoir si je suis la seule dans ce cas là, ou que vous êtes là, quelque part, à avoir le même problème! Faites le moi savoir, nous créerons un mouvement contre l’emmerdement maximum, ou que sais-je encore! Bref. A 29 ans je recommence tout, c’est terrifiant et libérateur aussi, étrange cette contradiction.

Donc pour en revenir au titre, oui c’est un con, efficace dans le drame et la complexité, mais un vrai gros naze comme il en existe souvent au final. Loi de Murphy ou effet papillon, la seule chose à retenir c’est sortez vous en, faites vous confiance, et foncez!

 

Take a break, have a Kit… No a mojito!!

Je m’en vais, jusqu’à la fin du mois, parce que tout ça me fait disjoncter, après justin bieber, je souffre d’insomnies dingues! A tel point que j’ai regardé un pseudo film racontant l’histoire de jane austin sur arte jusqu’à 4h du matin l’autre soir! Je suis l’ombre de moi même et un peu de côte d’azur ne fera pas de mal du tout. Les 10 jours de « tout est permis » style! Et pour l’occasion une petite playlist de rigueur!!

Ma playlist inbox!!

Pour faire la fête debout sur les tables! La vie est courte, c’est le moment de communier avec ses richesses

 

 

la boite à musique suite

(Je précise que je suis de nouveau dans l’écriture d’un nouveau roman, qui s’appelle Clouds… a suivre)

Chapitre 17 : Mon disque est rayé

Une exposition photographique dédiée entièrement à moi. Il a fait ça. Il m’a placardé aux yeux de tous !! En prônant que je suis cette « autre ». Je devrais me sentir flattée ou même un peu honteuse. Mais à la place je suis en colère, oui parfaitement, je suis en colère ! Il m’a menti, tout ce temps où il disait qu’il ne me connaissait pas, qu’il ne connaissait pas mon nom, c’était faux et archi faux ! Le bouquet de roses bleues et la photo c’était de lui ! Quel… menteur fourbe ! Je lui aurais bien dit ces 4 vérités, mais malheureusement il n’a même pas daigné venir à sa propre expo. Quel culot ! Vraiment, j’ai bien fait de le quitter !

-« et donc ? Tu vas faire quoi ? » Me dit Harry.

-« j’ai récupéré son numéro de cell phone… je vais lui dire ce que j’en pense de son hommage à la féminité… »

Je pris mon calepin.

-« tu es sûre de vouloir faire ça ? » me dit à son tour Kath.

-« Oh que oui, ce salop menteur va voir la fureur de la féminité ! »

Je composai le numéro, ça sonnait en décalé.

-« ça va te couter cher… » Commenta Kath.

-« m’en fou ! »

Ça décrocha. Répondeur bien sur.

-« raccroche… » Me dit Harry.

Je m’exécutais.

-« je vais le rappeler… il ne s’en tirera pas comme ça ! »

Je bus une gorgée de thé au jasmin et engloutis une part de tarte au chocolat.

-« Loula, je te sens un peu à cran… » Dit Kath.

-« à cran…. A CRAN… TU CROIS !!!! »

Harry m’invita à m’asseoir, mais j’étais trop survoltée pour faire quoique se soit de statique.

Je marchais de long en large, dans ma petite nuisette violette en satin. Et je réalisais, le ridicule de la situation. Je me stoppais nette devant eux.

-« je suis encore en pyjama… »

Ils hochèrent la tête à l’unisson. Mon dieu, pauvre Harry, vraiment je n’avais aucun respect.

Je filais dans la chambre me vêtir. Enfermée dans la chambre je recomposais son numéro, pensant retomber sur sa messagerie, j’aurais plus de cran à lui dire ce que je pense par répondeur.

-« Listen… »

OH NON. Une femme avait décrochée. Je reçus un grand coup au cœur.

-« bonjour… euh… hello… »

-« bonjour. » répondit la dire femme avec un fort accent.

-« je voudrais parler à Shannon s’il vous plait. »

-« je suis désolée, Shannon n’est pas là. »

-« très bien, très bien… vous devez être la nouvelle, je suppose ? »

-« je vous demande pardon ? »

-« ne faites pas celle qui ne sait pas. Très bien, il est sortit vous lui direz quand il rentrera que l’autre conne qui l’aimait a téléphoné et qu’elle est furax contre lui ! »

-« je ne comprends pas tout… Shannon est partit. »

-« OUI j’ai comprit ça !! » dis-je très énervée.

-« il est partit au Tibet. »

Je déglutis avec difficulté.

-« au Tibet ? »

-« oui… depuis Mardi, il ne reviendra que dans 4 mois. »

-« Oh… bien…. »

-« voilà, au revoir. »

Elle raccrocha.

Je restais sur le lit, assise, brisée en mille morceaux. Il était partit, réaliser son rêve. Et moi ? Et bien moi je cours après quelque chose qui n’est plus. C’est marrant comme on ne s’attend pas que notre vie change d’un coup, du tout au tout. Je pense, je sais, que c’est la plus grosse claque que l’on m’ait mise dans la figure. Je pensais m’en être déjà pris plus d’une et des plus grosses, mais là… non je suis sûre c’est la plus grande. La vague qui attendait de me submerger depuis des mois, s’est brisée sur les restes de ma personne. Il est partit. Alors que fait on quand tout fout le camp ? Je veux dire comme une personne normale ? Pas comme une gamine de presque trente ans ?

La réponse est simple, on retourne là où les problèmes nous semblent bien loin et futiles. Chez ses parents. Retour aux sources. Pourquoi là ? Parce que le lien, ce lien n’est et ne sera jamais brisé, quoique vous disiez, quoique vous fassiez, les parents sont le meilleur refuge pour repartir du bon pied. Ils vous résonnent, vous aident, vous conseillent, vous écoutent, vous aime quoique vous soyez. Rien à voir avec un complexe Tanguy, ni rien de tout ça, c’est juste vital, un besoin d’être remis sur le droit chemin.

Ils m’accueillirent à bras ouverts, comme si je ne m’étais jamais fâchée avec eux.

-« et alors, tu vas faire quoi ? »

Maman avait enfin osé me parler, j’attendais qu’elle dise quelque chose d’autre que « ma loula, on va te bichonner » et ce depuis 2 semaines !

-« je sais pas. » dis-je en mangeant une cuillère de céréales.

-« et tu… écris encore ? »

-« non… Plus vraiment, j’ai le syndrome de la page blanche on dirait. »

Elle hocha la tête en silence, continuant de ranger les mêmes serviettes et torchons depuis 20 minutes.

-« et sinon, tu as eu de ses nouvelles ? » me demanda t-elle sans me regarder.

Comme si cette situation n’était pas assez dure.

-« non. »

-« tu pourrais l’appeler ? » dit elle en me regardant.

-« il est au Tibet maman… je ne suis pas sure qu’il y ait le téléphone là bas et je me vois mal faire de grands signaux de fumée dans le jardin, devant Mr et Mme Pecot, nos chers voisins. »

Elle poussa un soupir et finit par sortir de la cuisine.

L’été était en train de fuir derrière les fenêtres de la maison familiale. Et moi, moi je ne bouge pas, je n’écris plus, je ne rêve plus et pire que tout j’ai l’impression terrible que le gouffre dans lequel je suis est un puits sans fond, que je vais continuer à chuter. Il y des milliers d’expressions pour exprimer ce que je vis : « le creux de la vague », « la brasse coulée », « chute de l’arbre », « pied au mur » ou encore « devant un énorme fossé, qu’il ne me tarde pas de sauter ». Ceci étant dit, mon père me prouva encore une fois, que je devais me bouger. Il entra dans le salon, que je scouattais depuis ce début d’après midi.

-« tu as l’air bien joyeux papa. »

-« mais je le suis, j’ai les billets ! »

Maman leva le nez de ses mots croisés.

-« c’est vrai ?! » dit elle.

-« oui, ma chérie ! »

Elle lui sauta dans les bras.

-« je peux savoir de quoi vous parlez ? »

-« ta maman et moi, on part… »

-« Co…comment ça ?! Vous partez ?? Ou ?? »

-« oui, on en rêvait depuis un petit bout de temps et ton père m’a dit : si on se lançait ? »

-« d’accord, mais vous partez… vous vendez la maison ? »

Papa éclata de rire.

-« non ! On part en voyage… »

-« une deuxième lune de miel. » finit maman.

-« quand ? »

-« Samedi à 14h, Roissy Charles de Gaulle, tu pourras nous emmener ? »

-« euh oui, la destination ? »

-« les Seychelles… 3 semaines ! »

3 semaines. Je réalisai soudainement que je resterai 3 semaines dans la maison archie seule.

Je leur souris, pour montrer mon contentement de leur bonheur, sachant très bien que j’allais encore une fois affronter la solitude. Le samedi suivant c’était fait. Mes parents adorés allaient revivre une lune de miel dans un hôtel de luxe qui fait spa. Je passais la porte d’entrée, posant les clés dans le vide poche. La maison entière était silencieuse. Je retirais ma veste et la jetais négligemment sur le fauteuil de l’entrée. La seule solution que je vois pour ce soir, en 1 : un bon repas, en 2 : une bonne bouteille de la cave de papa, en 3 : The Temper Trap à fond sur la chaine stéréo et enfin, en 4 : ma terrifiante chemise de nuit à éléphants roses.

Je finis archie cuite à manger une merveilleuse composition de confits de canard sur un lit de roquettes, avec un paquet de marshmallows, arrosé de coulis de chocolat bu à même la bouteille. Dansant comme une folle un peu partout dans la maison. Je m’endormis finalement sur le canapé du salon. Réveillée en sursaut, je pris le téléphone et appelais Kath.

-« allo ? »

-« j’ai besoin de toi. » dis-je sans ménagement.

-« qui est ce ? »

-« Kath… ne joue pas à ça, c’est moi, Eglantine ! »

-« Eglantine qui ? »

-« Lemaire, ta meilleure amie… »

-« intéressant… si j’avais vraiment une meilleure amie, elle ne serait pas partie sans me prévenir et elle m’aurait appelé au moins une fois en 3 semaines… »

-« Kath… je t’ai laissé un message à l’appart. Et je t’appelle, là ?! »

-« par message, tu entends ce misérable petit post it collé sur la porte du frigo ? »

-« d’accord, d’accord, mais tu pourrais me rendre un service ? »

Elle eut un rire.

-« je t’en supplie Kath, j’ai besoin que tu ouvre ton livre d’interprétation des rêves… j’ai fait un rêve trop bizarre… »

-« tu plaisante j’espère ! »

-« non, je t’assure c’était atroce, j’ai rêvé que je me trouvais sur une plage, en pleine nuit et la mer était déchainée… »

-« … Eglantine tu es la plus incroyable nombriliste que je n’ai jamais vu… »

-« quoi ? »

-« comment ça quoi ??? Je te rappelle que j’ai une vie !!!!!! »

-« mais qu’est ce que tu as Kath ? Je me suis excusée, j’avais besoin de partir, et puis tu aurais pu m’appeler aussi !! »

-« tu es pas croyable Eglantine ! Arrête de retourner la situation, j’en ai marre de me mettre de coté à chaque fois que tu as un pet de travers. Je suis mariée, j’ai un époux, j’ai une maison à entretenir et bientôt plus ! Mais il n’y a que ta vie qui t’intéresse… »

-« c’est pas vrai… je me soucis de ton bonheur et de celui de mon entourage ! »

-« Ah oui, et Harry comment il va ? »

Grand silence.

-« tu vois, tu es incapable de prendre soin de ton entourage, je te rappelle quand même qu’il t’a déclaré sa flamme et que tout ce que tu as trouvé c’est de partir encore une fois, en prenant tes jambes à ton cou et en ne lui donnant aucune nouvelle. Et moi ? Et bien moi, je suis enceinte depuis 3 semaines et tu n’as même pas daigné te manifester… »

Très très gros silence au bout du fil.

-« j’avoue, je suis nulle. Mais j’ai une excuse valable, je ne sais plus qui je suis, je ne sais plus où aller, quoi faire de ma vie. J’aimerai fuir encore, mais ça ne me sauvera pas… je ne suis pas comme vous, je n’ai pas la facilité de vivre une vie normale, tout ce que je fais est d’une telle… enfin … je n’arrive pas à exprimer ça en mots, je suis perdue… est ce que tu veux bien me pardonner, je suis heureuse que tu sois enfin enceinte et que ta vie se passe comme tu l’as toujours rêvé… »

-« ne dis pas de bêtises, je t’en prie, tu crois que ma vie est parfaite ? Sérieusement Eglantine réveille toi, la vie n’est pas simple, pour personne et on n’a pas toujours ce qu’on veut ! J’aurais voulu être un grand juge et gagner immensément bien ma vie, à la place je suis juriste et je gagne à peine plus que le SMIC… »

-« mais Harry, lui… »

-« Harry lui non plus n’a pas la vie dont il a toujours rêvé, il est certes un grand avocat, mais sa vie familiale est chaotique et ce depuis des années, il ne parle presque plus avec son seul frère et avec son père n’en parlons pas ! Et en plus de ça, sa vie sentimentale est décousue, bercée d’illusions et d’utopisme… la preuve il est tombé amoureux de toi. »

-« Kath… qui je suis ?? »

Elle soupira.

-« tu es une jeune femme de presque 30 ans, qui a besoin d’Eden pour vivre, mais l’Eden que tu recherches, il est au plus profond de ton être… il est dans ta tête, dans tes rêves. Il est aussi dans les lectures, dans les films que tu regardes, dans les séries télé que tu apprécies, il est dans le beau, l’extrême, le nouveau. Tu es une rêveuse hors pair, tu écris mieux que personne ce que les gens, les petites gens, aimeraient voir dans leur vie. Tu n’as pas besoin de te trouver… tu as juste besoin de te remettre à écrire pour toi, pour tes lecteurs et pour payer ton loyer ! »

J’eus un petit rire timide.

-« tu as oublié que j’étais une incroyable égoïste… » Dis-je honteusement.

Elle éclata de rire.

-« pardonnée. »

L’effet Bieber

Oui, je sais, vous allez hurler en lisant le titre, ou même aurez l’envie de vous jeter de votre balcon… Ne le faites pas, promis je ne chanterais pas une chanson. Encore moins du Justin Bieber!

La vérité, c’est que j’ai, comme nombre d’entre nous, passé une semaine affreuse, on s’en doute, perdre un être cher n’est pas une sinécure, bien au contraire. Je soupirais toutes les 30 secondes, maintenant toutes les 4 minutes… Il est sur que je pleurerais encore, ou que mon coeur se serrera quand je penserais à elle.

Mais pire que les pensées, il y a ces choses qui me font penser à elle, tout le temps, choses que je ne voyais pas avant, quand elle était encore vivante. Exemple, tout à l’heure chez l’esthéticienne, oui j’étais en train de subir le supplice de la bande de cire chaude pour éradication de mes poils et là… sans prévenir, une musique passe à la radio… Une chanson de la bande originale de the eternel sunshine for the spotless mind. Film que j’ai détesté, mais qu’elle aimait et dont elle avait la BO sur spotify… Autant vous dire, que je n’ai pas sentit les derniers arrachages de poils… Pas du tout même, à tel point que l’esthéticienne qui commence à me connaitre, m’a demandé si tout allait bien.

La réponse donnée était oui, la vérité était non. On se doit d’avancer malgré tout, on se doit de ne pas se morfondre, pas parce que c’est interdit, mais parce que notre survie en dépend! Et je veux vivre, autant la vie est une sale pute, oui désolée pour le juron, mais c’est vrai… Je la comprend pas tout le temps, et j’ai beaucoup de mal à la suivre la plupart du temps. Mais parce qu’elle n’en pouvait plus, j’ai le devoir de rester debout, les deux pieds dans la terre.

Et donc pourquoi ce titre? Et bien parce que la seule foutue musique actuelle qui m’empêche de penser à ma perte réelle, c’est justin bieber… Au grand drame de ma tendre moitié, qui a arqué un sourcil interrogateur, en m’entendant reprendre les paroles de Somebody to love hier soir. J’ai aussi regardé le clip Baby… j’avoue, mon état émotionnel, se rapproche de celui d’un ado de 14 ans… Sans commentaire.

Tout ça pour dire, que chacun d’entre vous, trouvez ce quelque chose qui vous vide la tête, ce quelque chose qui vous permet  non pas de revivre vos émotions prépubaires, mais bien de libérer la tension. Ma défoule c’est la fever Bieber… espérons que mes voisins et mon mec me pardonnent…

 

Blankpage

Je n’aurais pas les mots justes, pas les mots clairs, pas les mots pour. Tu as fait un choix, comme souvent nous en faisons dans la vie. Comprendre ou ne pas comprendre, le pourquoi, on sait le comment, et ça fait déjà trop mal. Tu étais là sans l’être, tu avais besoin de nous, et nous étions là pour toi. Aujourd’hui tu es morte et il me faudra, du temps pour accepter ne plus jamais t’entendre rire, ne plus jamais entendre tes prédictions aux tarots, ne plus jamais passer de vacances éclates avec toi. Tu me manqueras toujours, tu seras toujours celle qui m’a connu depuis 29 ans. Je t’aime tellement, je t’ai tellement aimé, et je t’aimerais toujours, des amitiés aussi fortes n’existent que peu. Tu étais ma lumière et maintenant je suis toute seule dans le noir, mais la vie continue, ce fil auquel tu avais dédié des mots, ce fil qui te causait tellement de maux, ce fil je l’ai lié au tien, et je lierais aux autres que tu as laissé derrière toi, jusqu’à ma mort à moi.

Fanny Delorme 3 Juin 1983 – 14 Juillet 2012

 

Les petites cases

Pourquoi lorsqu’on est petit on nous apprend à jouer au légo, ou encore avec un rubic’s cube? Pour la simple et bonne raison (enfin ça dépend), que toute notre vie, on va devoir jongler avec, et entre des cases.

On dit que c’est l’éducation qui forme ces cases là, celles dans lesquelles les gens nous voient, celles dans lesquelles on se verrait bien aussi. Mais je pense que tout est une question de fric encore. Et ça ne va pas plus loin, la façon dont nos parents nous ont guidé dans la vie, ne reflète pas cet attachement excessif aux cases. C’est encore une fois, l’argent qui nous définit dans ces cases.

Tous les sujets, dans n’importe quel domaine, nous ramène à une ou deux cases. Après on s’étonne qu’il m’en manque quelques unes… Le principe même est tellement compliqué à comprendre! En soit, le schéma de base, avec la suite de cases de base serait dans l’esprit collectif: on fait des études, on trouve un copain, on s’installe en ayant trouvé un boulot stable et qui paie bien, on se fiance, on se marie, 1 an après premier gosse. Sans oublier que pour la femme, il faut avoir la case, super maman, super cuisinière, travailleuse appliquée, et super amante! Sympa non?!

Et le souci étant que si vous ne rentrez pas de votre propre chef dans ses cases prédéfinis, vous aurez le droit à cette fantastique pression sociale! Si vous êtes assez forts pour résister, on dira de vous que vous êtes un original, pas construit pareil, un cas désespéré, quelqu’un qui a oublié de grandir… Et si finalement vous y venez à rentrer dans cette case, vous entendrez le jour de votre mariage en boucle: on y croyait plus, tu as enfin grandit, il était temps et j’en passe et des meilleures!

Malheureusement je n’ai pas de solution, luttant entre mon esprit formaté pour tout ça, la famille et le reste… Bref, on essaie sans cesse de me mettre dans une case, et j’aimerais que pour une fois, elle soit vide de toute étiquette!

Fin Chapitre 15 et chapitre 16 en entier!!

-« il ne m’a demandé de partir. Mais je l’ai fait. »

Je baissai les yeux pour verser les quelques larmes qui vinrent à moi. Harry et Kath ne bougèrent pas d’un pouce.

-« je suis partie sans dire quoique se soit, du jour au lendemain. Alors qu’il ne m’avait rien dit de précis, ni même demandé de partir… j’ai juste voulu effacer tout ça de mon esprit, comme on efface un dessin ou des phrases sur un tableau noir… il m’a même dit qu’il m’aimait le soir avant que je… fuis…. »

Je regardais à présent mes amis. Dans leur regard beaucoup d’incompréhension. Ne pouvant plus me tenir, je m’affalais par terre contre le bar.

-« je suis une horrible personne… je suis une horrible… »

Le reste se brouilla dans les sanglots.

Chapitre 16: 

ainsi va la v…

Fuite en avant. Voilà quelques mots que je connais bien. Je suis la reine de la fuite en avant ! Dès qu’une chose ne me plait pas, je pars, dès qu’un truc cloche, je pars. Qu’importe les mots prononcés, qu’importent les paroles dites, je finis toujours par partir. Je pensais juste que j’étais loin de toutes ces conneries, que j’avais passé l’âge de me cacher. En un sens, je suis d’une lâcheté implacable, parce que dès que la vie se complique ou ne rime pas avec mes attentes, je prends mes jambes à mon cou et je vais le plus loin possible. Plus je fais ça et plus je reproduis les mêmes erreurs et rien n’y change, que se soit au bout du monde, dans un contexte où personne ne me connaît, c’est toujours la même rengaine.  Je ne suis pas une battante, mais bien une perdante. Je ne sais pas composée face à l’adversité !

Le nombre de boulots que j’ai foutu en l’air, le nombre de cadavres de relations sentimentales que je traine ! Maintenant je suis obligée de me voir dans le miroir telle que je suis vraiment, une trouillarde doublée d’une handicapée sociale. Je n’arrête pas de penser à tous les cœurs que j’ai pulvérisés sur mon passage, je mérite bien l’appellation de menthe religieuse ! Je couche avec mes victimes et je leur bouffe le cœur encore tout chaud, une fois que j’ai eu ce que je veux, je me tire ! Je suis pire encore que tous les hommes que j’ai osé appeler enfoirés affectifs ! Je suis le plus gros prédateur de tous les temps ! Et ce n’est pas un compliment !

Je me passais la tête sous le robinet de la salle de bain.

Après cette révélation grandiloquente, je passais les derniers mois de Printemps à me remettre en question. Je décidais d’accepter un travail de dactylo dans une école d’arts. Je me coupais les cheveux et passais tous les week end chez mes parents. Kath et moi, étions un peu en froid, elle me somma de lui envoyer un mot, un mail ou même encore une lettre. Mais je ne le fis pas, pas par cruauté, mais parce que je n’y arrivais pas. Que devais lui écrire ? « Excuse moi de t’avoir péter le cœur, je pense à toi. » ? Ou peut être « insulte moi, traite moi de salope, mais je t’en supplie appelle moi, je t’aime. » ?

Je quittais le bureau de l’école tôt dans la journée. Il faisait chaud, l’été arrivait à grand pas.

Je décidais de faire un tour le long dela Seineavant de rentrer. Puis je repris la direction de la maison, je montais les escaliers un à un, revigorer de ma petite promenade. Je me stoppais nette à peine arrivée sur le palier, Kath m’y attendait, avec un air contrarié. Sans dire un mot elle me tendit une enveloppe rectangulaire.

-« tu as intérêt à y aller. » me dit elle avant de repartir.

J’ouvris l’enveloppe et tombait sur une invitation à un vernissage. Le sien. Shannon avait finit son travail et présentait sa nouvelle expo, ici, à Paris. Mon estomac se noua.

-« que vas-tu faire ? » me demanda Harry.

-« si je ne fais rien, je vais encore plus le regretter, je l’ai abandonné alors qu’il était prêt à me donner le monde entier… j’ai saboté consciemment notre relation tout ça parce que je suis une conne. »

-« tu n’es pas une conne, tu as juste trop peur de t’engager, ça arrive aux meilleurs d’entre nous. »

-« pas à toi, regarde tu vis une super relation avec Hannah et l’année prochaine elle aura la bague au doigt. »

Il parut gêné.

-« j’ai rompu avec elle il y a un mois. » m’avoua t-il.

-« HEIN ??! Mais pourquoi ??? »

Il se leva pour donner un sens à sa réponse.

-« parce que je ne suis pas prêt à épouser qui que se soit. »

-« mais c’était ton rêve ! Épouser une gentille écossaise… que t’est-il arrivé ? »

Il touchait un peu tout et n’importe quoi sur mes étagères.

-« je suis tombé amoureux d’une autre… »

Je posais ma main sur son épaule.

-« qui ? »

Il se retourna sur moi. Je compris assez rapidement, il n’y avait aucune équivoque.

-« moi ?? » dis-je atterrée.

Il baissa les yeux.

-« mais je suis un cas ! Et surtout nous sommes amis depuis maintenant 15 ans !! Pourquoi maintenant ? »

Il me lança un sourire triste.

-« ça tombe comme ça, quand on ne s’y attend pas. »

Je réfléchis un instant.

-« alors le bouquet de roses bleues c’était toi ? »

-« quel bouquet… non, non ça n’était pas moi… écoutes n’en parlons plus. Tu es visiblement amoureuse de Shannon et tu dois faire ce qui doit être fait. »

Je me tus un instant.

-« oui, mais toi ? » finis-je par dire.

Il haussa les épaules.

-« je ne suis pas arrivé au bon moment, je m’en remettrais ma belle. »

Il me prit la main et me fit le baisemain.

-« je te laisse, il faut que tu te prépare pour ce soir ? »

-« qu’y a-t-il ce soir ? »

-« … l’exposition. »

Ah oui, l’exposition… néanmoins, c’est fou la vie, je veux dire, je le sais qu’Harry est la perle rare, habitant paris, parlant 3 langues étrangères, s’habillant toujours avec goût, parlant avec beaucoup d’aisance et de correction, il est aussi bien éduqué, financièrement stable, indépendant. Et amoureux de moi ??! Non, vraiment pourquoi me l’avoir dit ? Remarque, il ne me l’aurait pas dit, j’aurais fini par l’apprendre et je l’aurais sermonné. Pourquoi ne serais-je pas tenter de faire ma vie avec un homme comme lui ? C’est bizarre, je n’ai jamais de ma vie fantasmer de près ou de loin sur lui ! Est ce parce qu’étant un cas, je ne m’intéresse qu’à ceux qui pourrait me faire du mal ? Non, stupide pensée, Shannon… mon ventre se serra… on ne va pas prononcer son nom encore moins le penser, je dirais Lui. Et donc Lui n’est pas parfait c’est sûr, il a toujours ce petit air narquois et condescendant qui me vexe la plupart du temps, Lui  ne s’habille pas comme les gentlemen anglais, il serait plus entre le vagabond, James bond par moment et l’aventurier. Il a aussi un tic, qui m’énerve souvent, il mange la bouche ouverte, je trouve ça… dégoûtant. Mais sinon, il est doux, tendre, compréhensif, à l’écoute, il est…sexy, très doué au lit, très bon embrasseur. Et je dois dire que ce dernier point est crucial, parce que c’est vrai, en un baiser, les femmes savent si c’est le bon ou pas. Et là, je me sens très très mal, parce que ce premier baiser avec Lui… c’était parfait.

Je bus mon verre de Martini cul sec. Un remontant ne me fera pas de mal, j’allais affronter la pire des situations jamais encore vécues. J’enfilais mon tailleur pantalon, le plus strict et froid que je trouvais. Pourquoi ? Mais parce que je suis une grande dramaturge ! Et que pour moi, affronter ça, je préfère paraître impressionnante. Je me reluquais dans le miroir de la chambre.

Je me fis penser à Mme Palois, mon ancienne institutrice, beauté froide, voir même glaçon sur les bords. Non, je ne peux décemment pas venir habillée comme une maitresse autoritaire et frigide. Là n’est pas le but, j’enfilais donc une petite robe noire avec une paire de ballerine et une petite veste façon uniforme d’école catho… je me regardais… toujours pas ça ! Je jetais tenue après tenue sur le lit. Pour finalement m’asseoir en culotte par terre.

Je ne peux pas me pointer comme une fleur ! Comme si rien ne c’était passé… je mis mon visage entre mes mains. D’un coup la sonnette de mon appartement se déclencha. J’enfilais rapidement un peignoir pour aller voir. Kathya attendait derrière la porte. Je lui ouvris.

Elle me regarda de haut en bas.

-« charmante tenue. » dit elle de son air pincé.

-« tu venais voir si j’avais bien suivit à la lettre tes ordres ? » dis-je avec mauvaise volonté.

-« si c’est le cas, je vois que tu n’as pas l’intention d’y aller… »

Je soupirais.

-« c’est pas ça. »

-« ah oui, alors le peignoir est revenu à la mode cette année ? »

Je la regardais.

-« je n’arrive pas à m’habiller. »

Elle croisa les bras. Toujours sur le pas de la porte, avec ce visage renfrogné.

-« Kath… j’ai besoin de toi. » lui dis-je.

Elle se dégela un peu, mais je pense qu’elle attendait des excuses en béton armé.

-« Kath, sans toi je n’y arriverais pas, tu es ma meilleure amie, celle qui connaît tout de moi et qui ne m’a jamais fuit pour autant… s’il te plait, aide moi. »

Elle leva les yeux au ciel.

-« très bien, tu as gagné ! » capitula t-elle.

Elle entra dans ma chambre.

-« olalalala… catastrophe…. »

-« oui je sais, mais encore ? »

-« tiens, pourquoi pas le tailleur pantalon… »

-« trop entretien d’embauche… »

-« tu as raison… alors la petite robe à fleurs ! »

-« je ne vais pas jouer dans Belle et Sébastien, mais plutôt dans un remake des liaisons dangereuses… »

-« alors tu as une robe en acrinoline ? »

-« HA HA HA très drôle… »

-« ouh tu es bien angoissée. » dit elle.

Elle pointa le verre de martini.

-« tu en es au combientième ? »

-« quatre… »

-« d’accord, alors arrêtes le martini parce qu’au lieu de lui parler avec franchise, tu risque de lui vomir dessus et se serait bien embarrassant. Tiens, j’ai ce qu’il te faut le Jean Denim que l’on a acheté ensemble chez Zara, un débardeur blanc avec le gilet noir par-dessus et des boots. »

Je fis la moue.

-« pas mal. » dis-je.

-« et laisse tes cheveux lâches, genre tu n’as pas prit le temps de te coiffer et tu as courus pour le rejoindre ! »

J’enfilais tout ça.

-« tu crois que ça va marcher ? » dis-je très angoissée.

-« et bien, tu es partie sans laisser un mot et tu ne lui as donné aucune nouvelle, alors… je ne sais pas, mais je suis allée allumer un cierge pour toi aujourd’hui… prions pour qu’il soit vraiment enclin à te parler. »

Une fois prête, je lui demandai de m’accompagner.

-« oui. » dit elle simplement.

Nous traversâmes Paris pour rejoindre une toute petite galerie dans le quartier St Michel, mon cœur ne battait presque plus, j’avais du mal à respirer.

Nous entrâmes dans la salle, il y avait beaucoup de monde, tous les bobos parisiens étaient venus. Une jeune asiatique, d’une beauté réelle vint à notre rencontre.

-« bonsoir mesdames. »

-« bonsoir. » répondîmes en cœur.

-« connaissez-vous l’artiste ? »

Je me raclais la gorge.

-« non. » répondit Kathya.

-« très bien, alors je vous explique un peu le concept. Le thème est « l’autre », c’est une réflexion photographique et identitaire de la personne énigmatique que l’on cherche. L’artiste a fait ressortir son cœur et son être dans cette œuvre. Il vous suffit de suivre son résonnement, et les petites étoiles au sol pour ne pas perdre le fil. »

Elle nous tendit des petits programmes et nous invita à entrer dans son monde.

Pour ma part, j’étais en proie à une terreur intérieure tout à fait réelle.

Les photos étaient géantes sur de larges pans de murs. Toutes en noir et blanc, sur le sol noir était collé de petites étoiles de couleurs, qui scintillaient à la lumière.

-« il a fait les choses en grand. » admira Kath.

J’hochais la tête, ne regardant pas vraiment les murs, mais plus les gens autour. Je redoutais l’instant où je le verrais, car je savais que le coup de poignard dans le cœur allait probablement m’achever.

-« Eglantine…. » Murmura Kath.

-« je sais, je dois le trouver, mais il y a trop de monde ! » dis-je exaspérée.

Elle m’attrapa le bras, je me retournais sur elle.

-« quoi ? »

-« regarde… » Dit-elle comme choquée.

Je levais les yeux sur la photo n° 4 et fut prise de vertiges.

-« ça n’est pas la photo que tu avais reçu ? » dit-elle.

-« non…. enfin si… je veux dire…merde. »

Kathya avança et me laissa complètement bouche bée devant ma photo qui faisait largement la taille d’un panneau publicitaire de Time Square. Elle revint vers moi après quelques minutes.

-« je pense qu’on devrait y aller. »

-« pourquoi ? »

-« ne te retourne surtout pas. »

-« mais pour…. »

Je m’étais bien évidemment retournée. Tout autour de moi, j’étais cernée… par moi ! Ce n’étaient que des photos de moi, partout sur tous les murs, avec plus ou moins des indices pour me reconnaître.

-« Oh NON…. je rêve…. »

les répliques de films, cultes!

En premier Big Fish : « Il y a un temps pour combattre et un temps pour accepter que nous avons perdu, que seul un idiot continuerait la lutte. La vérité est que j’ai toujours été un idiot. »                                                                                               Mémorable ce film, une merveille du genre et une claque  cinématographique! Un bon cinéma comme je les aime en somme.

En second la cité des anges, le film qui fait pleurer à chaque fois, comme la ligne verte et moulin rouge: « Je préfèrerais avoir senti une fois l’odeur de ses cheveux, un baiser de sa bouche, un frôlement de sa main plutôt que l’éternité sans. »

Ensuite, The holiday, où le film qui te donne envie d’essayer pour une fois d’échanger ta maison: « Iris : Je me suis rendue compte que tout ce qui a été écrit sur l’Amour était vrai. Shakespeare disait : « Tous les voyages se terminent dans les bras de la personne que l’on aime. » Quelle pensée magnifique.« 

Sans oublier, Love actually, ces paroles là, me font pleurer quasi immédiatement, avec la voix de Hugh, c’est un film qui vous coupe le souffle, beauté et sentiments. Un chouette mélange. « A chaque fois que je me sens mal en voyant l’état du monde, je pense au terminal des arrivées de l’aéroport d’Heathrow. Il est de plus en plus commun d’entendre que nous vivons dans un monde de haine et de cupidité mais ce n’est pas ce que je vois. Il me semble que l’amour est partout. Souvent, il n’est pas vraiment flamboyant mais il est toujours là – pères et fils, mères et filles, maris et femmes, petits amis, petites copines, vieux amis. J’ai l’impression persistante que l’amour, en fait, est partout autour de nous. »

Ne pas oublier non plus, le divinissime Nuits blanches à Seattle! Juste mon film d’amour phare!!                                       Docteur Marcia Fieldstone : « Dites-moi ce que votre femme avait de si spécial. »                                                                            Sam Baldwin : « Euh, combien de temps dure votre émission ? C’était juste un million de petites choses qui, quand vous les additionniez, me disait que nous étions fait pour être ensemble…et je le savais. Je l’ai su la première fois que je l’ai touchée. C’était comme si je l’avais toujours connu… Je venais juste de prendre sa main pour l’aider à sortir de voiture et je l’ai su. C’était… magique.« 

 

A vous de me citer, vos phrases cultes!

 

Chapitre 15

Forgent le caractère

Le taxi vint me prendre à la sortie de l’aéroport. Tandis qu’il me ramenait chez moi, je regardais le paysage parisien défilé. C’est drôle, mais il ne m’avait pas manqué. Harry me réceptionna à l’arrivée, il avait rangé tout l’appart et fait ma chambre. À peine mon sac posé par terre, il me prit dans ses bras.

-« je suis là. » murmura t-il.

Moi aussi je suis là, de retour.

Je retirais mes grosses lunettes noires, mes yeux étaient tout boursouflés. Il me tendit un verre de vin.

-« tu as besoin de quelque chose de plus fort ? »

J’esquissais un petit hochement de tête.

Il me versa un verre de vodka-glace. Il resta avec moi une bonne partie de la soirée, puis je le convaincs que tout allait bien et que je devais juste dormir pour être d’attaque demain. Il me laissa enfin seule. J’éteignis toutes les lumières du salon et me posais devant la fenêtre. Le regard au loin. Mais je n’étais pas seule ce soir, pas complètement, Joni Mitchell était là aussi. Avec moi, avec mon immense chagrin, mon énorme incompréhension, ma triste personne.

Comment ais-je pu faire ça?

C’est la seule, la vraie, l’ultime question.

Je ne suis rien, je ne suis personne. Et je ne veux plus parler, plus jamais prononcer un mot, plus entendre quoique se soit sur la vie, je déteste vivre… respirer est une atroce souffrance…

« Maintenant j’ai regardé l’amour des deux façons
Donner et prendre et cependant je ne sais pourquoi
Ce sont les illusions de l’amour que je retiens
Vraiment l’amour je ne le connais pas du tout
Larmes et peurs et sentiment de fierté
De dire je t’aime à haute et intelligible voix
Rêves, projets et cirques bondés
C’est ainsi que je voyais la vie
Mais maintenant de vieux amis se comportent bizarrement
Ils hochent la tête, disent que j’ai changé
Certes on perd quelque chose, mais on gagne autre chose
À vivre chacun de nos jours à fond.

Maintenant j’ai regardé la vie des deux façons
Gagner et perdre et cependant je ne sais pourquoi
Ce sont les illusions de la vie que je retiens
Vraiment la vie je ne la connais pas du tout. »

Both sides now. J.M.

Les jours passèrent, de toutes façons je ne sais pas arrêter le temps, alors on continu. On se lève le matin, on mange, on respire, on fait toutes les choses liées au quotidien. Tout en gardant la tête haute, le sourire accroché aux lèvres, pour que personne ne posent de question.

Pour ne pas entendre un énième « ça va ? ». On reste ce qu’on a toujours été, pour ne pas surprendre ceux qui nous connaissent, pour ne pas les effrayer. On sort avec eux, on dine avec eux, on les écoute, on rit à leur blague. Mais en vérité, on hoche la tête parce que les mots sont trop lourds dans notre bouche, on rit pour cacher notre envie de pleurer, on écoute pour penser à autre chose, pour relativiser, on fait toutes ces sorties pour ne pas hurler de partout et sur tous les toits que notre cœur, ce putain de cœur est brisé !! Parce que oui mon cœur est brisé…

-« tu as dormi cette nuit ? »

Kathya se sentit obligée de ranger ma valise.

J’esquissais un petit sourire. Pour la rassurer probablement, alors que la vérité est que je ne dors plus, plus l’envie. Le poste de radio était branché, comme pour donner une certaine dimension de gaieté à l’appartement. Contre toutes attentes la grande Nina Simone entama une chanson connue, je me dirigeais vers le poste, attendis un instant de voir si je pouvais, mais finalement appuyais sur le bouton STOP.

-« tu devrais aller voir tes parents ce week end. » me dit elle.

Pas envie non plus. Pas envie d’affronter mon père, je ne lui avais pas parlé depuis le spitch au téléphone. Et je n’en avais pas la force pour le moment.

-« Oh, Loula tu n’as toujours pas branché ton pc… » Dit-elle en s’activant dans mon espace vital.

Elle m’exaspérait au plus haut point. Et je ne me sentais plus du tout enclin à arrêter de parler.

-« je suis partie…. » Murmurais-je.

Elle se retourna sur moi, avec son regard de cocker tout mignon tout plein. Bref elle me regardait comme si elle avait pitié de moi.

-« Oh… loula, oui… tu es partie… mais ça va aller…. »

Elle me serra dans ses bras. Me répétant que tout irait bien, qu’à chaque jour suffit sa peine, que demain le soleil se lèvera sur mon monde gris et autres inepties agaçantes que l’on peut entendre quand tout va mal. Je les appelle les phrases toutes faites, facile à placer n’importe quand. Et pourquoi ont-elles été inventées ? Parce qu’elles servent la cause des amies et autres personnes prêtes à t’écouter te lamenter, mais pas trop, du coup ces gentilles personnes te balancent leur laïus tiré tout droit du livre « comment vous débarrasser d’une discussion qui ne tourne pas autour de vous ». Je déteste ça, il est vrai que je suis la preuve vivante que les gens nombrilistes existent, mais autant de déférence me scie. Personnellement quand j’écoute quelqu’un qui va mal, je tente de lui expliquer ma vision de la vie et ce que j’en ai entendu dire d’autres qui ont mieux réussi que moi, ou alors je me tais ! Mais j’évite à tous pris tous les « un tien vaut mieux que deux tu l’auras », en plus ça ne veut rien dire !! Ou encore « pierre qui roule n’amasse pas mousse » alors celle là c’est ma préférée dans la catégorie, tente de la placer dans une vraie discussion, on verra qui aura l’air d’un con !

Tout ça pour en revenir à Kathya. Ma Kathya toujours agrippée mon cou. Comme si c’était elle qui avait besoin d’une bouée à laquelle se rattacher. J’allais reparler, quand la sonnette résonna.

-« attends, je reviens ça doit être Harry. »

Elle se précipita sur la porte, je les entendis parler de moi.

-« alors, elle va comment aujourd’hui ? »

-« pas super, elle vient de réaliser qu’elle était partie… »

Je soupirais, je pense que mes chers amis n’avaient pas compris que j’étais à côté et amen d’entendre leur conversation.

-« j’ai apporté des magasines féminins, Hannah m’a dit que ça l’aidait pas mal quand elle était déprimée. »

-« non mais là, elle a outre passée la simple déprime menstruelle, elle est au fond d’un grand puits, Harry.. »

Je soupirais une nouvelle fois.

-« JE SUIS A CÔTE MAIS J ENTENDS TOUT ! » dis-je avec lassitude.

Harry passa la tête dans l’embrasure de la porte, suivit de Kathya.

-« désolé ma belle. Comment tu vas aujourd’hui ? »

J’haussais les sourcils.

-« je vois. » dit-il « tiens des journaux people. »

Il me posa une grosse pile devant le nez.

Kathya me tendit un verre de lait.

-« tiens c’est pour le calcium, ça te fera du bien. »

-« merci maman. » dis-je d’un air renfrogné.

Elle se tortillait sur place.

-« alors, tu vois, Loula, tu es revenue et on est toujours tes amis… »

Elle interpella Harry du regard, qui ne comprit pas où elle voulait en venir. Puis réalisant, il me dit.

-« oui, on est là pour toi. »

Je soupirais me levant du canapé, je posais le verre de lait sur le bar. Et dos à eux je dis.

-« j’ai dit que j’étais partie, parce que c’est ce que j’ai fait. »

Je me retournais vers eux, accoudée au bar.

 

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